Dans ce livre, la poésie d’Agnès Valentin se décline dans la verticalité de poèmes sur la page où la brièveté des vers, imprime un rythme, celui vif et saccadé de l’urgence. Les poèmes sont composés de petites strophes entre lesquelles la respiration reprend son souffle. Ils sont souvent longs, à l’instar des épreuves qu’elle traverse dans ce moment particulier de son existence. Du début du livre jusqu’au dernier poème, Agnès Valentin n'a de cesse que de "Trouer la nuit" pour rejoindre " la ronde ", dans une vie quotidienne enfin retrouvée, sans que nul ni rien ne vienne entraver la joie simple de vivre.

L'autrice évoque « la vie des femmes », mêlant les prénoms de grandes figures féminines que l’on reconnaîtra Marina, Camille, Marilyne… à ceux de femmes de sa famille Carmen, Maria, Henriette… Elle les réunit en un lieu où l’existence féminine est rythmée par des tâches et des usages éprouvés depuis des générations. Avec une liberté d’écriture qui assume une entière féminité, elle est soutenue par les paroles poétiques de Marina Tsvetaeva et Denise Desautels dans ce livre empli d’empathie et de sororité.

La poésie de Bernard Grasset, qui tend vers la brièveté, est librement inspirée de la nature, de l’Écriture, de ses voyages et de l’art (peintres, musiciens). Elle cherche à revenir à l’origine pour y trouver de nouveaux chemins d’humanité. Écrire, c’est, à ses yeux, comme marcher vers des sommets oubliés où coule la source de clarté, où souffle le vent de liberté.

"...Les mots en travers de ta gorge/

"" on le sait tu ne vois pas mais quelquefois tes

quoi "

""De 1960 à 1981, du premier au dernier de mes enfants, j’avais de loin en loin brouillonné ce que suscitait en moi le cours quotidien de leur vie en propre enfantine. Et ce sera quarante ans et quelques après mes toutes premières façons que je me résoudrai à reprendre en entier ces ébauches afin de leur donner la forme, en toute fidélité, d’une suite en ordre intrinsèquement logique, une suite à laquelle, aussi logiquement, j’ai mis le point final ici d’un poème écrit, lui, en 2003.""  Avant-propos, Maurice Regnaut.

PARIS  

 

Mon amour

 n'est pas mort

 frémissant à l’orée du jour

 froissé d’étoffes et d’air

 il se promène la nuit

 à travers les néons

 d’une ville lumière

 au bras d’un ange

 aux ailes coupées –

 Ses doigts-fleuve coulent

 sous les ponts et les visages

 sous le réverbère aux quatre bras,

pianotent des murmures

 au détour d’une rue

 où des fenêtres illuminées

 réveillent le désir du chant

 et l’envol –

 Mon amour

 n'est pas mort   

19 mars 2015

" Entre l’océan et nous

"" ...Qu’es-tu venu chercher